Discours de fin de mandat de Stéphanie Fougou

 

 

 

Discours de Stéphanie Fougou à l'occasion des 50 ans de l'AFJE

 

Madame la Ministre,

Madame la Présidente du Conseil National des Barreaux, chère Christiane,

Madame la Bâtonnière de l’Ordre des Avocats de Paris, Chère Marie-Aimé,

Madame la Député, Chère Laetita

Cher Nicolas,

Cher Pierre, 


Chères, Chers ami(e)s,

 

Merci de votre présence.


Chère Présidente et chers Présidents, vous qui avez fait l’histoire de l’AFJE depuis 50 ans, permettez-moi de vous embrasser d’abord d’ici avant de le faire chaleureusement et pour de vrai dans quelques minutes. Vous avez successivement porté une histoire formidable ; de celles qu’on a plaisir à raconter, à partager.

 

Merci, merci, merci !

 

Merci également à tous nos adhérents, présents sur l’ensemble du territoire national y compris en outre-mer. Nous sommes désormais une communauté de 7000 membres. Merci donc à vous toutes et tous pour votre engagement et votre mobilisation. Sans vous, rien n’aurait été possible !

 

Merci à nos équipes administratives pour leur dévouement constant, capable de faire tant avec des moyens modestes.

 

Madame la Ministre, votre présence nous honore. En venant pour célébrer cet anniversaire et assister au passage de témoin au nouveau président de l’AFJE, vous marquez l’importance que notre profession a pris dans le paysage du droit français et plus largement dans l’économie de notre pays.

 

La profession de juriste d’entreprise est aujourd’hui, en effet, la deuxième profession du droit. Pourtant, notre profession forte de plus de 20 000 membres n’est pas une profession réglementée, alors même que nous avons un ancrage dans la loi de 1971. Nous sommes, en réalité, une profession instituée par son histoire, celle de ces 50 ans d’actions ayant contribué à ce que nous passions d’un métier peu connu, et parfois non reconnu à ses débuts, à une profession désormais indispensable à la réussite de l’économie française.
Profession non réglementée donc mais profession dont la caractéristique première est bien celle de l’excellence.

 

Cette excellence nous la devons à un triptyque fondé sur l’affirmation d’une identité, un investissement dans la formation, un regard tourné vers l’international.

 

L’affirmation d’une identité d’abord. Laquelle ?


Celle d’un acteur au cœur de l’entreprise. Le juriste d’entreprise apporte la sécurité juridique aux décisions stratégiques et commerciales, et contribue également à rendre possible l’innovation que celle-ci soit technologique, de business model ou de design... Dans un environnement de plus en plus en complexe, il - et souvent elle ! - imagine le champ des possibles tout en garantissant la conformité de leur traduction opérationnelle. La compétitivité de nos entreprises a, dans le juriste d’entreprise, le partenaire des audaces et de la raison.

Pour parvenir à remplir pleinement ce rôle exigeant, il importe évidemment que le juriste porte ses compétences au niveau de l’excellence.

 

C’est ici que la formation joue un rôle majeur.

 

Notre investissement dans la formation est une de nos fiertés. Nous pouvons être fiers du travail de l’AFJE dans ce domaine. Des ateliers réguliers, souvent réalisés en partenariat avec l’Université et le reste de la famille, je veux dire les avocats, jusqu’au Campus annuel, nous avons multiplié les offres de formation pointues et utiles. Leur succès est alors le signe de la volonté des juristes d’être partie prenante de leur évolution, de leur développement. Il n’y a pas de formation obligatoire car nous ne sommes pas une profession réglementée. C’est vrai. Mais nous avons une culture de la formation. C’est aussi puissant pour construire une communauté de juristes.


Cet engagement s’est aussi traduit par la mise en œuvre d’un code de déontologie pour les juristes d’entreprise et la création d’une instance de régulation – un comité chargé d’appliquer ces règles – montrant ainsi que nous avons conquis une dimension qui arrase les différences avec les avocats.

 

Nous le savons et cela a été dit et redit lors du Grenelle du Droit en présence de Monsieur le Premier Ministre, le 16 novembre dernier, notre profession partage avec les avocats un socle de valeurs communes incontestables. A cet égard, je redis que les juristes d’entreprise bénéficient d’une force tirée de leur indépendance. Celle-ci est culturelle, fonctionnelle et s’ancre dans un état d’esprit et le sens même de leur fonction au sein de l’entreprise. Oui, nos dirigeants ont besoin d’une parole libre au sein de l’entreprise. Nous jouissons de cette ambition d’être libre dans la parole même si parfois l’absence du principe de confidentialité peut contraindre la plume. Seuls les grincheux oseraient encore prétendre que le juriste d’entreprise est un supplétif. Les grincheux ou bien les ignorants.

 

 Un regard tourné vers le monde.

 

En 50 ans, l’AFJE est devenu l’interlocuteur des acteurs internationaux des métiers du droit. C’est même l’AFJE qui a reconstruit l’ECLA – European Corporate Lawyer Association – occupant par deux fois la présidence de cette organisation européenne. L’IBA, ABA, ICW, UIA… autant de partenaires qui ont reconnu notre association comme le représentant légitime des juristes d’entreprise et au-delà de la communauté du droit français. Nous pouvons en être heureux. Lorsqu’il s’agit de penser la compétitivité de nos entreprises, l’attractivité de notre pays et de son droit, nous ne sommes jamais loin et nous sommes bien souvent engagés à en être les porte-paroles passionnés.


Sachez, Madame la Ministre, que notre préoccupation est bien celle du rayonnement du Droit français et européen.

 

Enfin, Madame la Ministre, il y a 50, en juillet 1969, l'homme mettait pour la première fois le pied sur la Lune, et j'ose espérer qu'en juillet 1969, l'avocat en entreprise aura vu le jour.

 

 

 


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