Le Droit au coeur de la Présidentielle
Le Droit au cœur de la Présidentielle

Le Droit au centre de la République

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La nécessité de penser le futur de nos professions apparait à tous les acteurs du droit. Le rapport Haeri l’avait bien montré. Les représentants des juristes d’entreprises, avocats, magistrats, greffiers, universitaires doivent se réunir dès septembre 2022 pour établir une loi de programmation des professions du droit. Cette réunion devra aborder la question de la formation initiale et continue pour rendre possible les passerelles tout au long des carrières et donc la création de la grande profession du droit. Elle doit favoriser l’insertion et la mobilité tout au long de la carrière des étudiants en rapprochant l’université de l’entreprise, accroitre l’apprentissage dans la filière droit et sensibiliser le corps enseignant à la réalité du droit dans l’entreprise en y incluant des formations au management et à la communication. Il est essentiel de former les juristes au digital afin d’anticiper la transition numérique des métiers du droit dès l’Université. Renforcer la capacité des étudiants français en droit dans leur capacité linguistique et leur compréhension interculturelle en rendant obligatoire, à l’instar de Science Po ou des écoles de commerce, des stages à l’étranger dès la 2ème année et, en tout état de cause, au moins avant le Master 2. Cela signifie une organisation renforcée des universités autour de leurs missions de partenariat avec le monde économique et donc d’insertion des étudiants.  D’une façon générale, il sera nécessaire que les universités s’ouvrent davantage encore à l’international tant en ce qui concerne les enseignants que les étudiants. Le développement de MOOC, la disponibilité en ligne des cours et des travaux de recherche notamment dans leur traduction en anglais… sont également indispensables au rayonnement du droit français. 

 

Les études universitaires de droit doivent intégrer des enseignements :

  1. de codage informatique et d’intelligence artificielle non pas pour que les juristes deviennent tous des développeurs ou ingénieurs mais pour qu’ils soient capables de comprendre et d’appréhender le fonctionnement et la logique des algorithmes. Pour dialoguer avec la machine (Legaltech, justice prédictive…), pour être capable d’interpréter les résultats, il est impératif de maîtriser les rudiments du langage numérique.
  2. de déontologie générale dès le Master 1 pour solidifier le socle commun à tous les professionnels du droit. L’éthique est au cœur du métier de juriste.

 

Enfin, cette conférence devra aborder la question de l’égalité et de la diversité non seulement en termes de genre mais aussi d’origine sociale et géographique. La lutte contre l’inégalité des salaires hommes/femmes demeure notamment une réalité inacceptable. Ainsi dans une profession à 67% féminine, on constate un écart de salaire compris entre 7 et 14 % à fonction égale pouvant atteindre jusqu'à 26 % pour les plus de 45 ans. Il est impératif que des solutions opérationnelles soient décidéesS’agissant des juristes d’entreprise, des progrès demeurent nécessaires. Deux juristes sur 3 sont des femmes : en 10 ans, la proportion de femmes dans la profession de juriste d’entreprise a nettement progressé. En 2008, les juristes étaient composés de 56% de femmes contre 44% d’hommes ; désormais, elles représentent 68% de la population des juristes d’entreprise en 2019 (+12 points en 10 ans). En 2019, les jeunes juristes de moins de 30 ans sont des femmes à plus de 81%. Elles étaient 71% en 2008 (+10 points en 10 ans). Toutefois, sur l’ensemble de la population des juristes, l’analyse par genre montre qu’il existe encore des disparités entre les salaires hommes et femmes. Selon les chiffres de 2019, les écarts de salaires entre les hommes et les femmes sont compris entre 10% et 14%, selon le niveau de fonction et toutes anciennetés confondues. Une situation apparemment sans réel changement entre l’étude de 2015 et celle de 2019. Il semble néanmoins que les nouvelles embauches révèlent une meilleure égalité de rémunération entre les sexes[1]. Les chartes de responsabilité sociale adoptées par les entreprises et les réglementations successives depuis la loi relative à l’égalité de rémunération entre les hommes et les femmes ont amélioré les écarts de salaires des juristes hommes et femmes en une quarantaine d’années. 

 


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